Le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, a expliqué, aujourd’hui à Alger, les raisons de ne pas appliquer la peine de mort en Algérie par une question de « respect des engagements internationaux de l’Algérie et la tendance mondiale qui remet en question l’application de la peine de mort ».
En réponse à une question d’un député de l’APN concernant les raisons de l’application du moratoire sur la peine de mort notamment dans le cas de crimes d’enlèvement d’enfants, Tebbi a déclaré que « la polémique qui a éclaté récemment au niveau international au sujet de la peine de mort s’est progressivement estompée après l’adoption du principe de s’opposer à l’édiction de cette peine et à son application pour les auteurs de crimes graves, y compris le meurtre ». Il a ajouté que « les partisans de la proposition considèrent que l’application de cette peine constitue une violation du droit à la vie et qu’il s’agit d’une peine inhumaine qui doit être abolie ».
M. Tebbi a rappelé en outre que « l’Algérie a opté il y a 30 ans pour une solution médiane par le biais d’une décision politique consistant à geler l’exécution de la peine de mort ». Ces dernières années, a-t-il poursuivi, la justice a eu tendance à réduire cette peine pour certains crimes afin de se conformer à ses engagements internationaux ».
Le ministre de la justice a défendu en outre cette proposition en déclarant : « En toute objectivité, si le but de l’application de la peine de mort est d’un point de vue scientifique d’assurer la dissuasion publique et privée, la position prise par l’Algérie quant au maintien de cette peine et les dispositions de la législation permettent aux juges des tribunaux pénaux de la prononcer sans négliger la nouvelle tendance mondiale. Cependant, la majorité doute que l’application de la peine de mort parvient à la dissuasion et s’oppose à son maintien, ce qui est déduit des statistiques liées aux crimes ».
Z.Z.