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Sadek Hadjeres, militant de la cause nationale et ancien fondateur du PAGS, nous quitte

Sadek Hadjeres, une école de militantisme et de combat à lui tout seul, s’est éteint jeudi à Paris. Militant du PPA puis du PCA, le défunt était un patriote jusqu’aux bouts des ongles. Il fut un important témoin des événements de notre Histoire depuis le début du mouvement national jusqu’à nos jours.

Sadek Hadjeres va à l’école primaire à Berrouaghia et Larba, et à l’école secondaire à Médéa, Blida et Ben Aknoun. À cette époque, il devient un dirigeant des Scouts musulmans algériens dans la Mitidja de 1943 à 1946 et ensuite un militant du Parti du peuple algérien (PPA) en 1944. De 1946 à 1953, il est étudiant en médecine à l’Université d’Alger. En 1948, il devient chef de la section universitaire du Parti du peuple algérien. En 1949 il est co-auteur du document L’Algérie libre vivra. Il quitte le PPA après la crise berbériste dans le parti en 1949. Sadek Hadjeres n’a jamais cessé de dire qu’il n’y a jamais eu de “crise berbériste” mais que la direction du PPA l’a provoquée de “manière fallacieuse”. Après avoir été membre pendant plusieurs années de l’Association des Étudiants Musulmans de l’Afrique du Nord, il en devient le président en 1950.

En 1951, Il rejoint le Parti communiste algérien et devient membre du Conseil Consultatif en 1952. En 1953 et 1954 il est directeur de la revue Progrès et conseiller général du Parti pour les régions El Harrach et Mitidja Est, année où commence la Guerre de libération nationale. En 1955, il est membre du Bureau politique du Parti. Il est condamné par contumace aux travaux forcés par un tribunal français, et est co-directeur national de l’organisation armée Combattants de la libération, qui était l’aile armée du Parti communiste algérien et coopérait avec les militants du Front de Libération National (FLN). Avec son ami communiste Bachir Hadj Ali, il négocie en 1956 avec les représentants du FLN à Alger (Benyoucef Benkhedda et Abane Ramdane) l’intégration des troupes communistes dans les rangs du FLN. Il continue à se battre au sein du parti, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.

Après l’indépendance en 1962, Hadjerès est membre du secrétariat du Parti communiste algérien. En octobre 1962, le nouveau président Ahmed Ben Bella interdit le Parti, qui entre dans la clandestinité. Sadek Hadjerès est désigné comme le coordinateur du Parti communiste. Pendant la Charte d’Alger de 1964, il tente de faire avancer les idées du parti. De 1963 à 1965, il est chercheur en médecine.

Après le coup d’État de Houari Boumédiène qui évince Ahmed Ben Bella en 1965, il rentre dans la clandestinité pendant 24 ans. Il est membre de l’ORP (Organisation de Résistance Populaire), créée par Mohamed Harbi et Hocine Zahouane, deux leaders de l’aile gauche du FLN s’opposant à Boumediène. Hadjeres rejoint l’ORP tandis que d’autres dirigeants communistes comme Henri Alleg et Larbi Bouhali partent en exil. Avec ces départs, l’ORP se trouve affaiblie. L’année suivante Hadjeres participe à la fondation du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS). En 1976, lors du débat sur la Charte nationale, Hadjeres dirige clandestinement le PAGS en s’exprimant par le biais des organisations de masses du parti FLN tels que l’UNJA (Union nationale de la jeunesse algérienne). Ce fut l’apogée des activités politiques du parti communiste et de l’influence sur les affaires de l’État en Algérie.

Avec l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid et l’introduction progressive d’une politique libérale en matière économique, une lente libéralisation et l’introduction de l’article 120 dans les statuts du Parti FLN qui oblige toute personne exerçant des responsabilités dans une organisation de masse qui lui est liée à être un militant structuré de ce parti, Sadek Hadjerès et son parti le PAGS commencent à se heurter de plus en plus avec le gouvernement et le FLN. Le FLN cherche un nouveau soutien au sein des courants islamistes. Le PAGS est de plus en plus clandestin et en 1986 vote sa propre dissolution en raison de conflits internes.

R.N.

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