Le Directeur général de l’Institut national des études stratégiques globales
(INESG), Abdelaziz Medjahed a affirmé, lundi, que le Sommet du Comité de
haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, tenu à Brazzaville, était une
opportunité en vue de relancer le processus de règlement en Libye, soulignant
que l’Algérie œuvrera, depuis sa position au sein du Conseil de sécurité, à faire
entendre la voix de l’Afrique. M Medjahed s’exprimait lors du Forum de la
chaîne I de la Radio nationale qui a accueilli M. Medjahed et l’analyste
politique, Madjid Bougherara. Les deux invités ont évoqué le rôle de la
médiation algérienne dans le règlement des crises au Sahel, depuis sa position
au sein du Conseil de sécurité, ainsi que d’autres dossiers liés à l’actualité
internationale, tout en braquant la lumière sur son rôle et son action, à travers
différentes tribunes de défense des causes justes et du droit des peuples à
vivre en paix. Lors du Forum, l’accent a été mis sur l’action de l’Algérie, depuis
sa position au sein du Conseil de sécurité, pour faire entendre, haut et fort, la
voix de l’Afrique qui pâtit encore des conflits, des hostilités et de toutes formes
de terrorisme. Abordant le Sommet de Brazzaville consacré à la réconciliation
libyenne, M. Medjahed a affirmé que l’Algérie, membre actif au sein du Comité
de haut niveau de l’UA sur la Libye, affirmera comme elle l’a toujours fait, que
« l’Afrique appartient aux Africains », rappelant son plaidoyer il y a 66 ans, de
concert avec des leaders africains en faveur de l’Unité africaine, ainsi que son
appel, il y a 50 ans, à un nouvel ordre mondial plus juste en vue de s’affranchir
de l’hégémonie d’autrui. M Medjahed a, en outre, mis en relief l’importance
d' »unifier la vision africaine qui reflète les intérêts de ses peuples et leurs
espoirs » et de « participer à la mise en place d’un ordre mondial qui prenne en
considération les droits de toutes les parties, sans distinction entre Africain et
Européen ». De son côté, M. Bougherara a rappelé l’appel de l’Algérie à « ne
parler qu’au nom de l’Afrique et d’une seule voix, afin que cette voix se fasse
entendre sur les scènes régionale et internationale et puisse arracher ses droits
et assurer sa place, à la lumière des mutations régionales et internationales
dangereuses ». Il a rappelé, à cet égard, que l’Algérie a toujours focalisé lors des
derniers sommets africains sur plusieurs principes importants, en tête desquels
l’arrêt de l’ingérence étrangère dans les affaires africaines et, partant, le
recouvrement de la souveraineté sur les décisions africaines. Il a mis en garde
contre « les grandes puissances qui récupèrent les crises pour contrôler,
dominer et affaiblir les Etats, mais aussi pour régler les comptes et affaiblir
leurs adversaires entre l’Orient et l’Occident. « Ces puissances n’ont trouvé que
le monde arabe et l’Afrique en particulier pour régler leurs comptes », a-t-il dit.
« Comment se fait-il qu’un pays comme la Libye soit toujours embourbé dans sa
tragédie depuis 13 ans », s’est-il interrogé. « Heureusement que l’Algérie a connu
en 2019 une élection présidentielle avant la Conférence de Berlin qui a été
consacrée à l’examen des solutions à la crise libyenne et à laquelle l’Algérie a
participé. L’Algérie a été le premier pays à proposer un processus de règlement
en Libye basé sur la restitution de la parole au peuple libyen à travers des
élections, afin qu’il puisse choisir les institutions qui le représentent et que le
pays passe à l’étape de l’Etat, de la souveraineté et des institutions », a-t-il
conclu.