Le président directeur général du groupe Elsecom, Abderrahmane Achaïbou, a réagi aux deux derniers décrets relatifs à l’activité du concessionnaires automobile et à la construction mécanique en Algérie.
Dans une déclaration au Monde-Adm et au site en ligne Le kiosque-Med, M. Achaïbou a estimé que le nouveau cahier des charges est venu à point nommé pour alléger les contraintes contenues dans les deux derniers décrets de 2020 et de 2021, d’une part, et de permettre, d’autre part, à l’investisseur d’exercer son activité avec moins d’obligations par rapport aux précédentes années.
Saluant l’initiative du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, de relancer le marché de l’automobile, notre interlocuteur a indiqué que ce dispositif législatif permettra aux opérateurs de jeter de nouveaux jalons dans ce secteur, sachant, avoue-t-il, que le besoin pressant du marché est évalué à près de 500 000 véhicules/an. « Je ne peux que saluer la démarche du président de la République qui a décidé de revoir de fond en comble la loi. A mon humble avis, cette loi est positive à 90% ».
Pour le patron du groupe Elsecom, « il y a un grand progrès dans cette loi (…) On a énormément allégé les obligations pour permettre la reprise de l’activité des concessionnaires automobiles en Algérie. On a, par exemple, abandonné les articles relatifs à l’obligation des concessionnaires à être propriétaires des murs de leurs concessions et qui limitait, autrefois, à deux les marques qu’ils pouvaient importer ».
Si, pour le moment, notre interlocuteur ne s’est pas exprimé sur la totalité des clauses contenues dans ces deux décrets, il relève que ces lois laissent une grande liberté aux concessionnaires « contrairement à ce qui existait dans les précédents cahiers des charge ».
Par ailleurs, il estime que « le cahier des charges destiné à la construction automobile contient des clauses encourageantes, comme l’obligation d’arriver à 30% d’intégration au bout de la cinquième année de production ; C’est pertinent à mon avis, d’autant qu’il laisse à l’opérateur le temps de débuter l’exportation à partir de la cinquième année ».
Pour M. Achaibou, ces clauses constituent « une incitation indirecte à réduire les coûts de production en accélérant l’intégration », et ce, sachant que pour être compétitif sur les marchés internationaux, notamment en Afrique, ajoute-t-il, « il faut passer inévitablement à 50% de taux d’intégration.
Toutefois, Achaïbou a relevé quelques contraintes comme l’obligation de recruter du personnel avant l’obtention de l’agrément et de se doter d’un camion de dépannage, alors que ce métier ne relève pas du concessionnaire mais des opérateurs qui activent dans la logistique.
Pour sa part, le président de l’association de protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi, a indiqué que « le cahier des charges est bon en ce qui concerne les droits des clients ». Sur sa page Facebook, M. Zebdi citera, entre autres, « l’obligation d’offrir une garantie pendant cinq ans ou à 100 000 km pour tout achat de véhicule neuf ».
Il citera également « l’obligation faite aux concessionnaires d’offrir à leurs clients un véhicule de rechange dans un délai de 48 heures en cas de panne » et tant d’autres droits que ce cahier de charges décline au profit des consommateurs.
Cela étant dit, les autres acteurs du secteur ne se sont pas exprimé sur ces deux décrets tant attendus depuis plus de trois ans. Notamment concernant les surfaces édictées par cette loi et qui met sur le même pied d’égalité les anciens concessionnaires automobiles qui détiennent de grandes surfaces et de showrooms et ceux qui débutent dans cette activité.
Ainsi, et après des mois d’attente, l’Etat met sur pied un nouvel écosystème d’exercice de l’activité des concessionnaires et de construction de véhicules localement.
Pour les professionnels du secteur, il s’agit de bases réglementaires importantes pour soutenir la relance effective de l’industrie automobile en Algérie, conformément aux normes internationales et à commercialiser à des prix raisonnables.
Ce à quoi, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a souligné, hier soir, que « le cahier des charges donne une définition des droits et des obligations de l’investisseur et prévoit également des garanties au consommateur, tout en garantissant ses droits concernant les délais, la qualité et les pièces de rechange».
Farid Belgacem