La plateforme Twitter s’est débarrassée de la quasi-totalité du personnel de son bureau Afrique, à Accra, au Ghana. Tout s’est passé en quatre jours. Mardi 1er novembre, les employés de l’équipe Afrique de Twitter accédaient pour la première fois à leur bureau physique dans la capitale ghanéenne, après être restés pendant un an en télétravail.
Le vendredi suivant, au matin, ils constataient que l’accès à leurs emails professionnels et à leurs ordinateurs de travail était bloqué. Et recevaient à leur adresse personnelle un email qui leur notifiait leur licenciement. « La société réorganise ses opérations en raison d’un besoin de réduire ses coûts. C’est avec regret que nous vous informons que votre emploi prend fin en raison de cet exercice. » L’email fixe la date du licenciement au 4 décembre et dispense les employés de leurs fonctions pour le mois à venir. Et depuis, plus rien. Les employés du bureau d’Accra ont aussi pu constater que l’email de licenciement ne mentionnait même pas leurs noms.
Depuis l’arrivée d’Elon Musk à sa tête, Twitter a multiplié les bizarreries. Le lancement de sa nouvelle politique d’authentification a été par exemple chaotique. Afin de permettre à tous les internautes d’afficher un badge bleu pour 8 dollars par mois, l’entreprise avait ajouté un nouveau signe distinctif pour les comptes véritablement certifiés. Ce badge bleu ne vaut désormais plus grand-chose.
Le 9 novembre, le traditionnel badge bleu d’authentification d’un compte a brièvement été remplacé en effet par un nouveau badge gris accompagné de la mention « Officiel », accompagnant certains comptes sensibles, afin d’éviter toute usurpation d’identité. Ce dernier venait se loger sous le nom de l’utilisateur, mais aussi sur chaque Tweet. Une initiative qui n’a finalement pas convaincu Elon Musk, nouveau propriétaire de l’entreprise, qui a annoncé l’avoir supprimé.
Selon les explications d’une cadre de Twitter, ce nouveau badge gris avait vocation à apparaître sur tous les tweets de comptes gouvernementaux, d’entreprises, mais aussi de médias et de personnalités publiques, à condition que le réseau social ait pu formellement identifier l’authentification du compte. Dans les faits, il venait surtout compenser l’évolution du badge bleu, qui occupait jusqu’à présent cette fonction d’authentification d’un compte, mais qui est désormais proposé à tout utilisateur payant 8 dollars par mois.
Si l’objet du badge bleu fut à l’origine destiné à protéger les comptes concernés, il est devenu convoité par de nombreux internautes l’associant à un élément distinctif et valorisant. Pour renflouer les caisses de Twitter, son nouveau propriétaire Elon Musk a donc décidé de laisser tout utilisateur l’afficher contre rémunération, mais sans vérification d’identité. Ce changement d’avis quant au sort du second badge est d’autant plus étonnant qu’Elon Musk avait lui-même évoqué un second badge afin d’assurer l’authenticité de comptes Twitter. Désormais supprimé, le badge gris laisse un réseau social sans aucun moyen pour les internautes de distinguer les comptes authentiques des faux.
Z.Z.