Des groupes armés affiliés à l’organisation État islamique (Daech) ont massacré des centaines de villageois depuis le début de l’année dans le nord-est du Mali de manière apparemment systématique, et les autorités n’en font pas assez pour protéger les civils, alerte ce jeudi Human Rights Watch (HRW). Des dizaines de milliers de villageois ont été poussées à fuir ailleurs au Mali ou vers le Niger voisin après avoir perdu leur bétail et tous leurs biens dans ces attaques commises depuis mars dans les régions de Ménaka et Gao, dit l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un rapport.
Elle souligne que les exactions ont en grande partie visé les Daoussahak, une tribu touareg. Elle souligne aussi que de vastes pans de territoire sont passés sous la coupe des groupes affiliés à l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS).
Les terroristes «ont mené des attaques terrifiantes et apparemment coordonnées contre des villages, massacrant des civils, pillant des maisons et détruisant des biens», dit HRW. «Le gouvernement malien devrait faire davantage pour protéger les villageois particulièrement exposés aux risques d’attaques, et leur fournir une plus grande assistance», déclare une responsable de HRW, Jehanne Henry, citée dans un communiqué.
Ces propos contredisent ceux des militaires au pouvoir par la force depuis 2020 dans ce pays qui répètent avoir inversé la tendance sécuritaire et avoir mis en débandade les groupes terroristes. HRW détaille, témoignages à l’appui, des attaques dans treize localités suivant un modus operandi similaire.
Z.Z.