Le président de Merck en France a été entendu au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille. Selon un communiqué de ce groupe, à l’issue de cette audition, la juge d’instruction a décidé de mettre la société Merck en examen pour tromperie aggravée.
Cette décision est liée aux « modalités d’information mises en place au moment de la transition de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017 », pour ce médicament prescrit contre l’hypothyroïdie, ajoute l’entreprise.
C’est une étape supplémentaire dans le feuilleton judiciaire opposant le laboratoire à de nombreux patients.
Au cœur de cette affaire, la nouvelle composition du Levothyrox, arrivée sur le marché français fin mars 2017. Cette nouvelle formule utilise toujours le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients, pour rendre sa composition plus stable.
Or, des patients se sont plaints rapidement de nombreux effets secondaires: crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux. Au point qu’une pétition pour réclamer le retour de l’ancienne formule a alors recueilli plus de 170 000 signatures.
Une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires et mise en danger de la vie d’autrui avait été ouverte à Marseille en mars 2018, aboutissant à la mise en examen rendue publique.
Cette annonce a été saluée par Marie-Odile Bertella-Geffroy, avocate représentant quelque 3 000 patients du Levothyrox.
Le laboratoire indique de son côté vouloir « apporter toute précision nécessaire afin de faire établir qu’aucune infraction pénale, de quelque nature que ce soit, n’a été commise. »
Merck ajoute aussi dans son communiqué que cette mise en examen « ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox ».
F.B.