L’ex-ministre brésilien Tarcisio de Freitas, candidat bolsonariste au poste de gouverneur de Sao Paulo, a dû interrompre hier une visite dans une favela en raison d’une fusillade, et une enquête a été ouverte pour déterminer s’il était ou non la cible des tirs.
«A mon avis, c’était une intimidation, un message clair de la part du crime organisé pour dire : vous n’êtes pas les bienvenus ici», a déclaré en conférence de presse cet ancien ministre des Infrastructures du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Il a raconté avoir entendu des rafales de balles pendant une visite à un projet social de pôle universitaire à Paraisopolis, une des favelas les plus peuplées de Sao Paulo, où vivent plus de 100.000 habitants.
Tarcisio De Freitas a expliqué que son équipe de sécurité lui a rapporté la présence de motards qui «rodaient autour du bâtiment, prenaient des photos et sont revenus plus tard avec des armes». «Aucune hypothèse n’a été écartée», a déclaré pour sa part le secrétaire à la Sécurité de l’Etat de Sao Paulo, Joao Camilo Pires, précisant que la fusillade avait eu lieu à «50 ou 100 mètres» du lieu où se trouvait le candidat et son équipe.
Des images publiées dans les médias brésiliens montrent Tarcisio de Freitas et son équipe accroupis à l’intérieur d’un bâtiment pour se protéger des tirs. Ils ont ensuite été évacués et personne n’a été blessé. Un suspect de 27 ans a en revanche été tué après un échange de tirs avec la police. «Peut-être que les assaillants ont réagi à la forte présence policière (due à la visite du candidat), ou alors il s’agissait d’une intimidation, nous enquêtons sur le sujet», a assuré Joao Camilo Pires.
Le président Bolsonaro a réagi dans la foulée, depuis sa résidence du Palais d’Alvorada, à Brasilia. «Nous ne disposons que d’informations préliminaires, je ne veux pas m’avancer. Mais ce qui s’est passé, que ce soit ou non (un attentat) contre lui (Tarcisio de Freitas), montre qu’il faut se préoccuper davantage des questions de sécurité», a déclaré le chef de l’Etat.
Tarcisio de Freitas, qui aspire à gouverner l’Etat le plus riche et le plus peuplé du Brésil, disputera le 30 octobre le second tour de l’élection face au candidat de gauche Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT) de Luiz Inacio Lula da Silva, adversaire de Jair Bolsonaro pour la présidentielle.
L’ancien ministre était arrivé en tête du premier tour, le 2 octobre, contrairement à ce que prédisaient les sondages. La campagne électorale se déroule sous haute tension, les principaux candidats à la présidence revêtant constamment des gilets pare-balles lors de leurs apparitions publiques. Il y a quatre ans, Jair Bolsonaro avait été victime d’un attentat à l’arme blanche en plein bain de foule lors de la campagne pour la présidentielle de 2018.
Z.Z.