L’Opep+ a décidé, aujourd’hui à Vienne, une importante coupe dans les quotas de production de pétrole pour soutenir les prix. Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont convenu d’une baisse de «deux millions» de barils par jour pour le mois de novembre, a annoncé l’alliance dans un communiqué.
Les deux références mondiales du brut ont perdu du terrain ces dernières semaines, évoluant autour de 90 dollars le baril, bien loin des sommets enregistrés en mars au début de la guerre en Ukraine (près de 140 dollars).
Le président américain Joe Biden s’échine pourtant depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Ryad en juillet pour demander à Mohammed Ben Salman de pomper plus de pétrole.
Son appel n’a finalement été entendu par personne. Interrogé sur la réaction à attendre de Washington, le ministre émirati de l’Énergie, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei, avait botté en touche, affirmant qu’il s’agissait d’une «organisation technique» ne se mêlant pas d’enjeux politiques.
Créée en 1960 avec le but de réguler la production et le prix du brut, en instaurant des quotas, l’Opep s’est étendue en 2006 à la Russie et d’autres partenaires pour former l’Opep+.
Dans un geste historique, les membres de l’alliance avaient décidé au printemps 2020 des coupes de près de 10 millions devant l’effondrement de la demande liée à la pandémie de Covid-19. Une recette qui avait marché.
Cette fois, ils veulent «avoir une longueur d’avance sur une éventuelle récession grâce à des mesures proactives», ce qui leur permettrait d’éviter une éventuelle accumulation de stocks et donc des prix du pétrole bas.
Déjà en septembre, le groupe avait légèrement abaissé son objectif (de 100.000 barils) et s’était dit prêt à faire plus. Aujourd’hui l’objectif de l’Opep+ est de maintenir les prix du brut au-dessus des 90 dollars.
Z.Z.