Des experts en économie ont affirmé que la Déclaration d’Alger issue du 7e
Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), tenu samedi, était une
étape « réussie » vers la stabilité énergétique mondiale. Les experts, rencontrés
par l’APS à l’issue du Sommet, tenu au Centre international des conférences
(CIC) « Abdelatif Rahal », ont souligné que la Déclaration adoptée par les Chefs
d’Etat et de gouvernement du GECF incarne la réussite du Sommet dans la
cristallisation d’une vision commune qui jette les bases de la stabilité du
marché, en promouvant l’industrie gazière. L’analyste à la bourse de Stockholm
(Suède), Noureddine Legheliel, a qualifié les résultats du Sommet d’Alger de
« très positifs, car ils constituent un acquis pour l’industrie gazière mondiale, à
même de conforter la position des producteurs sur la scène énergétique
mondiale. Il a ajouté que la Déclaration d’Alger consacre le rôle du Forum en
tant que « force » sur le marché, du fait qu’il regroupe les grands pays
producteurs de cette énergie. Il a soutenu qu’en dépit de l’importance des défis
face aux difficultés que connaissent les marchés des matières premières, la
volonté politique de ces pays exprimée lors de ce Sommet, fait tout de même la
différence. De son côté, le doyen de la Faculté des hydrocarbures et de la
chimie à l’Université de Boumerdes, Boudjemaa Hamada, a affirmé que le
document de la Déclaration d’Alger était à la hauteur des aspirations, ayant
satisfait à toutes les attentes, ce qui fait du Sommet d’Alger « un Sommet réussi
par excellence ». Il a souligné que l’un des facteurs de la réussite du sommet
d’Alger est que ce dernier a abordé l’industrie gazière dans toutes ses
dimensions (investissements, garantie des approvisionnements sur le marché,
volet technologique), outre le fait qu’il a mis en avant ce secteur comme étant
« un facteur de stabilité et de quiétude pour les pays à la fois exportateurs et
consommateurs d’énergie. L’expert économique, Farid Benyahia, a expliqué,
pour sa part, que la « Déclaration d’Alger » a plaidé pour les intérêts des pays
producteurs face à la tendance mondiale de réduire le rôle du gaz en tant que
ressource fossile, alors qu’il est une énergie propre garantissant la sécurité
énergétique mondiale. Ainsi, ce sommet constitue une assise pour parvenir à
un équilibre des visions entre les producteurs et les consommateurs, en tenant
compte du droit des pays au développement et à profiter de leurs richesses,
ainsi que de la nécessité d’assurer des approvisionnements stables et sécurisés
et de l’importance d’œuvrer à la lutte contre le phénomène du réchauffement
climatique, selon l’expert. Face à la demande mondiale croissante en gaz, il est
important d’augmenter les investissements dans ce secteur, où les pays
producteurs doivent dépenser plus de 9.000 mds usd pour répondre aux
besoins des marchés, a souligné M. Benyahia, se basant sur les dernières
études. Pour sa part, l’expert Larbi Ghouini a estimé que la Déclaration d’Alger
est « globale et répond à toutes les préoccupations soulevées », sachant que
tout en réaffirmant l’engagement des pays producteurs à adopter les normes
environnementales, elle a rejeté les restrictions sur l’industrie du gaz. Outre « la
nécessité d’ouvrir un dialogue constructif et équitable entre les pays
producteurs et les pays consommateurs » que prévoit la Déclaration d’Alger, le
document ouvre largement la voie à la coopération entre les producteurs, en
permettant aux pays ayant une expérience dans la production comme l’Algérie
d’accompagner d’autres pays nouveaux sur la scène énergétique tels que la
Mauritanie et le Sénégal, ce qui est également considéré comme l’un des points
forts du Sommet d’Alger.