L’Algérie a réitéré, jeudi devant les membres du Conseil de sécurité, son appel
à un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Ghaza pour mettre
un terme à la tragédie humanitaire en cours, affirmant son rejet de tout plan
visant le déplacement forcé des Palestiniens. « Nous nous réunissons
aujourd’hui alors que l’agression contre le peuple palestinien est à son 140e
jour sans que rien ne change. Les scènes de désolation et de destruction
envahissent la bande de Ghaza assiégée et les exactions commises par les
colons et les forces d’occupation en Cisjordanie et à El-Qods s’amplifient », a
déploré Nassim Gaouaoui, représentant permanent-adjoint de l’Algérie auprès
des Nations unies, dans une allocution prononcée lors de la séance ordinaire du
Conseil de sécurité sur « la situation au Moyen-Orient et la question de la
Palestine ». Relevant que « le monde, y compris le Conseil de sécurité, est
incapable de stopper la funeste machine qui sème la mort en toute impunité »,
M. Gaouaoui a soutenu qu »‘il se leurre, celui qui pense pouvoir étouffer, par le
fer et le feu, la volonté de se libérer et de s’affranchir, et dissuader les
Palestiniens d’établir leur Etat par l’implantation de colonies en Cisjordanie et à
El-Qods ». Le représentant de l’Algérie a rappelé les propos du président de la
République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé que « c’est cette volonté
de vivre et de s’émanciper qui ne saurait être enterrée par les bombardements
odieux, la destruction abjecte, les plans de déplacement et les scénarios de
nettoyage ethnique que l’occupant sioniste n’a eu de cesse de commettre
contre nos frères en Palestine occupée, ni par les crimes de génocide et les
crimes de guerre qu’il continue de commettre (…) dans la bande de Ghaza, des
crimes dont l’histoire retiendra les auteurs parmi les criminels et les ennemis
de la vie et de l’humanité ». Le diplomate a attiré l’attention des membres du
Conseil de sécurité sur « la situation au bord de l’effondrement à Ghaza »,
soulignant que « la décision du Programme alimentaire mondial (PAM) de
suspendre ces opérations dans le nord de la bande est une preuve
supplémentaire du triste sort qui attend près de 300.000 personnes privées de
nourriture ». Aussi, M. Gaouaoui a réitéré l’appel par l’Algérie à « un cessez-le-
feu immédiat et permanent pour mettre un terme à cette tragédie
humanitaire », affirmant que « face à la détérioration de la situation, cet appel
est plus urgent que jamais ». La Mission algérienne a, dans ce contexte,
renouvelé son soutien à l’UNRWA ainsi qu’à toutes les agences onusiennes et
au personnel humanitaire, qui sont la cible de campagnes tendancieuses,
estimant qu’il s’agit de « campagnes désespérées visant à entamer la résistance
des Palestiniens sur leur terre ». Le représentant permanent-adjoint de l’Algérie
auprès des Nations Unies a également jugé « totalement inacceptable » de
brandir la menace d’une incursion à Rafah et d’empêcher l’entrée des aides
sous de faux prétextes pour en réalité forcer les Palestiniens à quitter leurs
terres, réaffirmant à ce propos que l’Algérie « rejette tout plan visant le
déplacement forcé des Palestiniens ». La Mission algérienne a, par ailleurs, mis
en garde contre les risques qu’entraîneront les mesures visant à restreindre
l’accès des Palestiniens à la Mosquée Al-Aqsa pendant le mois sacré de
Ramadhan, estimant que de telles « mesures sont susceptibles d’embraser
encore plus la situation et de la rendre hors de contrôle ». Dans ce sens, M.
Gaouaoui a mis l’accent sur « l’impératif respect du statut juridique et historique
de la Mosquée Al-Aqsa et le rôle de la tutelle jordanienne hachémite dans la
protection des lieux saints islamiques et chrétiens ». Relevant que « la Mosquée
Al-Aqsa, dans toute sa superficie estimée à 144 dunums, est un lieu de culte
réservé exclusivement aux musulmans », il a réaffirmé « le rejet par l’Algérie des
plans de division spatiale de la Mosquée Al-Aqsa ». « La seule solution à la cause
palestinienne passe par l’établissement de l’Etat palestinien et l’accès du
peuple palestinien à tous ses droits légitimes et inaliénables », a soutenu le
diplomate algérien, citant, à cet égard, un extrait du message du président de
la République à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le
peuple palestinien, dans lequel il avait indiqué : « l’Algérie qui a payé un prix
élevé pour recouvrer sa souveraineté et son indépendance, et dont la terre a
été témoin, il y a trente-cinq ans, de la proclamation de l’Etat palestinien,
demeurera fidèle à son engagement à soutenir les causes de libération et ne
ménagera aucun effort pour soutenir la résistance du peuple palestinien
jusqu’au recouvrement intégral de tous ses droits ».